Blog Les amis des oiseaux - Club Canaris de Tournai: Besoins alimentaires des oiseaux : les protéines

Besoins alimentaires des oiseaux : les protéines

Actuellement et ce depuis pas mal d’années, de plus en plus d’éleveurs se spécialisent dans la reproduction de diverses espèces d’oiseaux, tant indigènes et /ou exotiques.
Pour l’obtention d’une certaine réussite dans ces différents élevages -outre les installations bien adaptées- il conviendra –dans la majorité des cas- de prévoir une alimentation tout aussi adaptée selon les oiseaux que l’on désire élever.
Car si pour l’élevage de canaris, mandarins et autres espèces dites « courantes », une bonne pâtée à l’œuf vitaminée suffit généralement, il n’en va pas de même pour certaines espèces plus « délicates ayant des besoins spécifiques et ce non seulement à l’élevage » mais aussi parfois en permanence.
Ces oiseaux « spéciaux » requièrent très souvent un apport relativement conséquent en complément alimentaire plus riche.
Et c’est ici que la place prise par les protéines devient primordiale, de toute première nécessité.

Que sont ces protéines, où les trouve-t-on, qu’apportent-elles

De par le fait de la structure très complexe des protéines, il ne sera pas, ici, fait mention des très nombreux éléments qui les composent car cela apparaîtrait trop technique.
Il faut néanmoins savoir que les bases principales des protéines sont les acides aminés dont il existe de nombreuses sortes et c’est d’ailleurs de l’association de ces acides aminés, « reliés » entre eux que se constitue une protéine.
L’azote étant également un constituant essentiel des protéines celles-ci sont aussi appelées « matières azotées ».

Sources principales de protéines

A. Protéines animales.
Poissons, œufs, viandes, larves, insectes divers tels que puceron, chenille, papillon, pinky asticot, buffalos, vers de terres, de farine etc. etc.

B. Protéines végétales.
Graines de plantes contenues dans des gousses telles que haricots, pois, fève, soja, luzerne, etc.
Dans les céréales aussi mais plus faiblement en général.
Les graines oléagineuses (huileuses) en contiennent également.
Les mélanges habituellement distribués sont aussi une source de protéines mais bien souvent l’équilibre n’est pas suffisamment respecté pour que ce soit un apport suffisant.

Besoins des oiseaux

Ces besoins en protéines peuvent être très variables et ne sont donc pas connus de façon précise surtout concernant les petits oiseaux de volières tant les espèces sont différentes.
On notera pourtant que pour certains élevages avicoles plus économiquement rentables, des recherches plus ciblées ont pu déterminer plus nettement les besoins en protéines (élevage de pigeons, poulets, etc.).
De toute évidence dans son milieu naturel l’oiseau trouvera –en principe- l’alimentation appropriée qui lui permettra en toute période de couvrir ses besoins.
En captivité ce sera à l’éleveur d’adroitement fournir ces compléments selon les oiseaux détenus et aussi selon les périodes de l’année (élevage, mue, période de repos, expo, etc.).
On retiendra aussi que les espèces dites « insecticides » auront quasi toute l’année un besoin permanent en protéines d’où parfois la difficulté de les maintenir en condition et qui plus est, de les élever.
L’amateur-éleveur devra l’être informé au préalable sur les besoins plus spécifiques de ces oiseaux insectivores afin de limiter les pertes et/ou les échecs à l’élevage.

Quelles protéines doit-on utiliser ? –animales –végétales ?

L’apport en protéines dans les élevages d’oiseaux de volières, est habituellement de source animale et on considère que généralement les protéines issues de poissons, viandes, vers, etc sont supérieures aux « végétales » et cela se vérifie en parties du fait de la présence dans les « animales » de le vitamine B12 qui favorise la croissance et normalement absente dans les sources végétales.
Néanmoins les études scientifiques ont démontré que si l’on ajoute de la vitamine B12 dans les protéines végétales cela les rendrait équivalentes aux protéines animales, si les équilibres en acides aminés sont respectés.
Tout ceci serait plutôt à laisser entre les mains de spécialiste et n’est ici mentionné qu’à titre informatif.
On retiendra encore que certains acides aminés sont dits « essentiels » et un supplément de ceux-ci est parfois utile et ce notamment au niveau de la méthionine, acide aminé soufré, important dans la formation complète et la « richesse» des protéines.
On peut se procurer cette méthionine en pharmacie sous forme de poudre à ajouter à la pâtée ou alors il existe des préparations en contenant, vendues aussi en pharmacie.
On notera qu’il est souvent préférable d’acheter ces préparations en pharmacie car celles vendues en oisellerie n’ont pas été bien souvent contrôlées de façon précises.

Excès de protéines

L’action des protéines donne lieu a la formation de déchets contenant l’azote de ces protéines brûlées.
Ces déchets sont éliminés par les reins mais si les protéines ont été distribuées en excès ces déchets appelés urates seront trop importants et dès lors les reins ne pourront les éliminer complètement et ces urates se fixeront sur certains organes (rate, foie, cœur, reins causant la goutte viscérale, maladie rapidement mortelle.)
Egalement aussi parfois la goutte articulaire telle qu’on l’observe chez les humains.
Cette dernière se remarque aux pattes le plus souvent avec des nodules (genre kystes) blancs, jaunâtre, et/ou rougeâtres.
L’oiseau atteint présentera de la diarrhée blanche, crayeuse, il ne mange quasi plus et assure ses besoins énergétiques en utilisant ses réserves de graisses.
On peut a la rigueur dans ce cas, rendre un peu d’appétit à l’oiseau en sucrant l’eau de boisson cela le soutiendra.
Bien évidemment toutes sources de protéines auront été supprimées (Pinky, vers de farine, etc.) dans la mesure du possible.
Un amaigrissement rapide interviendra sitôt les réserves de graisse épuisées et la mort s’en suivra.
Le traitement de ces gouttes est toujours aléatoire par médicaments, certains essais se sont avérés concluant avec le ZILORIC. 1comprimé à 100 mg/2 litres d’eau pendant 3 semaines.
Attention la colchicine employée pour la goutte humaine est toxique pour les oiseaux.
Mettre les oiseaux au régime est encore ce que l’on préconise le plus souvent ainsi que l’apport de verdure sans excès.
Par ailleurs, on estime que les espèces dites « granivores » -mais élevant leurs jeunes avec divers insectes ou autres préparations protéinées- seraient plus sujettes à ces gouttes viscérales et articulaires et qu’il conviendrait donc de diminuer progressivement la ration journalière de protéines après le 15ème jour de la naissance et donc un peu à la fois privilégier les graines mi-mûres et verdures (sans excès).
Cette façon de faire serait en somme une méthode de transition vers les graines sèches habituellement distribuées tout au long de l’année.
Personnellement il me semble que certains problèmes intestinaux observés à l’élevage seraient causés par ces excès (ventre gonflé, rougeâtre, bleuté voir noirâtre), alors que bien souvent on attribue ces dérangements à la coccidiose, salmonelles ou autres maladies plus connues.
De plus de par ces excès en protéines on constate parfois en même temps que ces « gouttes viscérales », un engorgement du foie causant des hépatites alimentaires, un traitement à la choline est dès lors indiqué.

Sources diverses de protéines

Ci-après voici à titre informatif une liste de produits contenant des pourcentages appréciables de protéines.
Pour tous ceux que j’ai essayé si je n’ai pu vérifier précisément leurs efficacités tout au moins je n’ai décelé aucune nocivité.
Ces produits sont souvent utilisés en aviculture de consommation (petit élevage) et aussi pour d’autres animaux d’élevages destinés à la consommation humaine.
Aussi pour l’élevage de poissons et dans les amorces pour la pêche en eau douce.
A- Farine de soja = 25% protéines = 10 à 20 % matières grasses.
B- Concentré de soja = 45 à 50 % protéines = 5 % matières grasses.
C- Soja gras = 35 à 40 % protéines = 35% matières grasses.
D- Isolat de soja = 90% protéines = 10 % matières grasses.

Remarques

Toutes ces dérives de soja donné à part sont peu appréciées. Dans la pâtée cela a « passé sans plus ».

E- Farine d’arachide (cacahuète) 35% protéines mais huileuse.
F- Farine de riz 20% protéine + amidon
G- Gluten de blé – dérivé à 80% de protéine + vitamine E
H- Farine de poisson – peu grasse selon les sortes de poissons. Odeur forte pas très agréable – 5 à 10% matières grasses. 75% à 85% de protéines - Très utilisée dans les élevages de beaucoup d’animaux et surtout volailles –
Aussi élevage de poissons et également pour la pêche en général.
I- Protéines de poissons de synthèse, déshydratées plus concentrées 85% à 90% de protéines solubles dans l’eau.
J- Caséïne de lait = farine blanche très riche mais coûteuse à incorporer en petite quantité dans la pâtée.
K- Caseïnate de calcium 95% de protéines aussi dans la pâtée en petites doses – assez coûteuse
L- Caseïnate de sodium farine à 90% protéines – coûteuse à utiliser en petites doses vues la présence de sodium.
M- Lactabulmine = Farine de lait 90% protéines.
J’ai utilisé avec un certain avantage ce produit tant dans la pâtée canari que pour les indigènes.
Attention par temps chaud cela surit plus vite.

Autres produits à base surtout animale.

Les produits pour chats et chiens, en croquettes granulés, en boite, etc. contiennent généralement un pourcentage élevé de protéines.
Certains de ses produits sont utilisés pour l’élevage de gros oiseaux (pies, corneilles, geais, rapaces, martins, etc.) et notamment pour certaines espèces que l’on pourrait qualifier de « carnivores ».

Conclusion.

J’ai voulu ici survoler les produits susceptibles d’intéresser les éleveurs et ce surtout pour informations.
Chacun et libre de les essayer, il ne devrait en principe y avoir de contre-indications importantes.
Quelques lectures et informations puisées çà et là et un peu de pratique m’ont permis de vous présenter sans prétention cet article que je qualifierai d’alimentaire.

A une prochaine fois ; Bien sportivement.
Claude Fermont