Blog Les amis des oiseaux - Club Canaris de Tournai: Le serin Cini

Le serin Cini


(serinus serinus)

Comme son nom l’indique, cet oiseau fait partie de la famille des serins comme le canari.
Certains auteurs d’ouvrages ornithologiques mentionnent d’ailleurs qu’il serait à la base de beaucoup d’espèces de serins et plus particulièrement l’ancêtre des serins des Iles Canaries dont sont issus nos canaris actuels.
C’est un oiseau trapu de petite taille, assez commun en Belgique. On le rencontre dans les jardins, vergers, parcs, terrains en friches. Et de plus, il s’adapte très bien en milieu urbain boisé.

Le cini à une aire de distribution englobant quasi toute l’Europe, du sud au nord (rare en
Scandinavie) ainsi qu’en Afrique du nord.
Aucune sous espèce. répertoriée même si l’on observe en nature des variantes dans la tonalité des couleurs. Cela provient du fait que comme chez le canari, il existe des sujets intensifs et schimmels et donc certains oiseaux apparaissent plus jaunes vifs, les schimmels étant moins éclatants.

Sa nourriture est essentiellement granivore, graminés sauvages, aulne, bouleau, pin, laiteron, bourse à pasteur, mouron blanc, séneçon, pissenlit, ect… et également de petits insectes, tels les pucerons, mouchettes et petites larves.
Le nid est un chef d’œuvre habituellement construit dans les arbres, taillis, et ronces, la hauteur de celui-ci étant variable et très difficile à déceler.
La ponte comporte 3 à 5 œufs, couvés pendant 11 à 13 jours.
Les jeunes sont nourris de graines mi-mûres et également d’insectes. Ils quittent le nid vers le 16ème jour, et sont indépendants vers le 35ème.
Généralement 2 nichées par an, quoique dans les pays du sud, on enregistrerait une 3ème couvée, question de climat je suppose.
Le serin cini est un chanteur infatigable, un vrai Caruso et son chant très aigu peut s’entendre toute l’année
En période d’élevage, le mâle effectue des parades nuptiales acrobatiques très spectaculaires en vol, un peu comme le verdier d’Europe.
Bien que sociable, chaque couple dispose de son propre territoire, bien défendu.

EN VOLIERES

C’est un oiseau assez bien représenté dans nos volières, moins couramment élevé que d’autres espèces plus colorées.
Son élevage est portant relativement aisé, car il ne demande pas de nourriture spéciale et les insectes ne sont pas vraiment de première nécessité, comme j’ai pu personnellement le constater.
Bien souvent, le couple se satisfera de graines sauvages mi-mûres, de la pâtée à l’œuf, pain et d’un mélange de graines adapté à la faune européenne ; il ne dédaignera pourtant pas les petits insectes.
Si son élevage en volières individuelles est conseillé, cela peut se faire également en volières communes, ainsi qu’en cages d’élevage spacieuses garnies de bouquets touffus, si l’on possède des sujets bien acclimatés et calmes.
En volière, des plantations ou bouquets naturels ou artificiels, suspendus seront les bienvenus pour l’édification du nid.
Les matériaux habituels pour canaris conviendront très bien , mais un apport de mousse, ouate, plumets de pissenlits ou chardons est nécessaire à la finition duveteuse du nid.
Les cinis sont de très bons nourriciers tant le mâle que la femelle, et de plus le débaguage est plutôt rare, (bague A 2 mm) et ce baguage s’effectuera assez tardivement sans problème.
Selon le climat on peut espérer 3 nichées, si l’on procède comme pour les exotiques et les canaris, dans un milieu artificiel, chauffé et éclairé adroitement.
De part sa proche parenté avec le canari, les croisements avec ceux-ci sont très courants, et les hybrides mâles sont généralement féconds, pas les femelles ou alors exceptionnellement ??? .
De ce fait certaines couleurs de nos canaris ont pu être transmises au serin cini à partir de ces hybrides féconds porteurs de ces diverses et nombreuses mutations obtenues chez les canaris.
On pourrait donc admirer des cinis, bleus, isabelles, bruns, agates, satinés, pastels, etc… et en diverses combinaisons de ces couleurs mutantes entre-elles.
Ces cinis mutants ne sont pas légions, ce qui peut de prime abord, paraître surprenant, étant donné que cet oiseau se prête admirablement aux hybridations avec le canari « Pourquoi si peu de cinis mutants »
Si les hybridations avec le canari sont nombreuses, on ne rencontre que très peu de croisements de cinis avec des espèces telles que tarin, linotte, chardonneret, sizerin, ou autres exotiques.
Peut-être que ce cini au plumage discret ne permet pas l’obtention de croisements spectaculaires, et que dès lors peu d’éleveurs s’y intéressent, ou alors le cini n’est pas enclin à s’accoupler avec d’autres espèces.
On notera également que le serin cini est un oiseau fragile et que toutes formes excessives d’humidité, et de courants d’air lui seront préjudiciables. Sa durée de vie même en milieu protégé est généralement assez courte, de 3 à 5 ans.
Voilà donc ici, quelques propos relatif aux mœurs du cini, propos en majorité issus d’expériences personnelles.

EN EXPOSITIONS

Sa présence aux concours, se résume bien souvent à quelques exemplaires.
En cause, ses coloris plutôt discrets et la difficulté à calmer ces oiseaux.
De plus, bien souvent il doit concourir dans la même série, avec d’autres espèces, sélectionnées plus rigoureusement et obtenant de ce fait les meilleurs pointages.

REMARQUES

Dans les pays du sud de l’Europe, Italie, Espagne on a utilisé les cinis afin de transmettre certaines de ses caractéristiques aux canaris, notamment la striure plus longue et soutenue.
Actuellement, il n’est pas rare de rencontrer, des « canaris » de petite taille bien striées, mais ayant une tête rappelant celle du serin cini.

CONCLUSION

Cet oiseau agréable est en quelque sorte notre canari Européen ainsi parfois dénommé, dans certaines revues ornithologiques et on ne peut qu’espérer, qu’à l’avenir les éleveurs d’indigènes, accordent un peu plus d’intérêt à ce charmant petit serin.


Cl. FERMONT .